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                                                                  Le Maroc : fiche technique

 

Démographie

Institutions et vie politiques

Economie

Localisation

Pays limitrophes

Topographie

Climats

Superficie

Environnement

Les habitants : histoire – Populations – Langues – Religion – Mentalités – Habillement

Les usages : Salutations – Gestes et attitudes – En visite – A table

Les modes de vie : Famille – Rencontres et mariages – Alimentation – Loisirs – Vacances et fêtes – Commerces et services

La société : Le gouvernement – Economie – Transports et commerces – Education - Santé

 

drapeau Démographie

Population  : 27 millions (1995)

Taux de croissance de la population  : 2,1 pour cent (1990-1995)

Temps de doublement de la population : 29 ans (1990-995)

Densité de population : 61 habitants au kilomètre carré (1995)

Taux d'urbanisation : 48,4 pour cent (1995)

Espérance de vie hommes/femmes : 62 ans (1995) /65 ans (1995)

Taux de mortalité infantile : 82 pour mille (1990)

Taux d'alphabétisation : 44 pour cent (1995)

Composition de la population : Arabes 65% - Berbères 33% - Autres 2%

Langues : Arabe (langue officielle), berbère, français et espagnol.

Religions :  Musulmans (principalement sunnites) 99% - Chrétiens 1,1% - autres (dont juifs) 0,2%

Indicateur de développement humain : 0,554 (1995)

Rang : 111e sur 174 pays

Institutions et vie politique

Nom officiel : Royaume du Maroc

Capitale : Rabat

Régime politique : Monarchie constitutionnelle avec une Chambre législative

Partis : Istiqlal, Union nationale de forces populaires (UNFP), Mouvement populaire constitutionnel démocratique, Parti du renouveau et du progrès (PRP), Union sociale des forces populaires (USFP), Rassemblement national des indépendants (RNI), Mouvement populaire (MP), Parti national démocrate (PND), Parti de l'action, Parti libéral progressiste, Parti démocratique de l'indépendance, Union constitutionnelle (UC), Parti du centre social (PCS), Organisation pour l'action démocratique et populaire, Mouvement national populaire

Indépendance : 2 mars 1956 (fin du protectorat de la France).

Constitution en vigueur : 9 octobre 1972; révisée en mai 1980 et en septembre 1992.

Droit de vote : Suffrage universel (à partir de 21 ans).

Membre de : ACCT (associé), BafD, FADES, LA, FMA, UMA, Badea, CCD, BERD, FAO, G-77, Gatt, AIEA, Bird, OACI, CCI, CISL, BisD, FIDA, OIT, FMI, OMI, OICN, Intelsat, Interpol, CIO, OIM (observateur), ISO, OIBT, UIT, LSCR,  OEA (observayeur), MNA, OCI, Onu, Cnuced, Unesco, HCR, Onudi, UPU, OMS, OMPI, OMM, OMT

Contentieux territoriaux : Le Maroc revendique et administre le Sahara-Occidental, mais sa souveraineté sur ce territoire n'a pas encore été reconnue sur le plan international; cependant, les Nations unies essaient d'organiser un référendum sur cette question et ont imposé un cessez-le-feu en septembre 1991; par ailleurs, l'Espagne possède cinq places fortes, appelées présides, depuis le XVIe siècle sur la côte méditérranéenne du Maroc que celui-ci conteste : les enclaves côtières de Ceuta et de Melilla, les îles de Peñón de Alhucemas, Peñón de Vélez de la Gomera et les îles Chafarinas; la frontière saharienne avec l'Algérie n'est pas entièrement fixée et le  Maroc a d'anciennes revendications sur les oasis du Touat et de l'Adrar.

Économie

PIB : 31,50 milliards de dollars (1994)

PIB par habitant : 1 076 dollars (1991)

Unité monétaire : dirham (MAD) marocain = 100 centime

Principaux partenaires à l'exportation : France, Espagne, Inde, Japon, Russie, États-Unis.

Principaux partenaires à l'importation : France, Espagne, Italie, Allemagne, États-Unis, Canada, Irak, Russie, Japon.

Exportations : Acide phosphorique, engrais, agrumes, bonneterie, fruits de mer, articles semi-manufacturés et biens de consommation.

Importations : Produits chimiques, pétrole brut, fer et acier, articles semi-manufacturés, matières premières, plastique, bois, denrées alimentaires et boissons, biens de consommation.

Industries et services: Phosphate minéral, industrie minière, industrie agroalimentaire, raffinerie de pétrole, ciment, articles en cuir, textiles, bonneterie, engrais, tapis, tourisme.

L'agriculture : Le secteur représente 16,8 pour cent du PIB, 35 pour cent de la population active et 19 pour cent des revenus à l'exportation; principales productions : orge, blé, betterave à sucre, graines de tournesol, maïs, agrumes, raisins, haricots, légumes, olives; cheptel : ovins, chèvres, bovins, volailles. Le pays n'est pas autosuffisant dans ce secteur.

Ressources naturelles : Phosphate minéral, minerai de fer, charbon, pétrole, cuivre, spath fluor, baryte, manganèse, plomb, zinc, sel, eau minérale, poisson.

Localisation

Afrique du Nord

Pays limitrophes

Le Maroc est limité au nord par la mer Méditerranée, à l'est et au sud-est par l'Algérie, au sud par la Mauritanie et à l'ouest par l'océan Atlantique.

Topographie

Le Maroc possède les plaines les plus vastes et les montagnes les plus hautes d'Afrique du Nord. Le pays peut être divisé en quatre grandes régions topographiques. La chaîne du Rif, parallèle à la côte méditerranéenne, culmine au djebel Tidirhine à 2 448 m. Le massif de l'Atlas, qui s'étend dans un axe sud-ouest/nord-est entre l'océan Atlantique et le Rif et séparé de ce dernier par la dépression de Taza, est composé de trois chaînes, le Moyen-Atlas, le Haut-Atlas et l'Anti-Atlas. Ces reliefs montagneux forment une sorte de grand amphithéâtre à l'intérieur duquel se trouve la Meseta, troisième région topographique. À l'ouest de l'Atlas, elle est constituée de hauts plateaux allant jusqu'à la côte, qui comportent des dépressions et sont bordés de plaines côtières. Les plaines et vallées au sud de l'Atlas s'achèvent en se fondant avec le Sahara aux frontières sud-est du pays. Le point culminant est le djebel Toubkal, qui s'élève à 4 165 m dans la chaîne du Haut-Atlas. Le réseau hydrographique est assez riche, mais les fleuves, qui pour la plupart naissent dans l'Atlas et se jettent dans l'Atlantique, ont un cours irrégulier d'une saison à l'autre.

Climat

Le long de la Méditerranée, le Maroc jouit d'un climat méditerranéen tempéré grâce aux influences océaniques qui donnent aux villes de la côte des températures douces. À Essaouira (Mogador), par exemple, la température moyenne est de 16°C en janvier et de 22°C en août. Vers l'intérieur, les hivers sont plus froids et les étés plus chauds. Ainsi à Fez, la température moyenne est de 10°C en janvier et de 27°C en août. En altitude, des températures inférieures à -18°C sont fréquentes et les sommets des montagnes sont couverts de neige la majeure partie de l'année. La pluie tombe principalement durant les mois d'hiver. Les précipitations sont plus fortes au nord-ouest et moins importantes dans l'est et le sud du pays. Les hauteurs de précipitation annuelles sont d'environ 955 mm à Tanger, 430 mm à Casablanca, 280 mm à Essaouira et moins de 102 mm dans le Sahara.

Superficie

446 300 kilomètres carrés

Environnement

Le secteur de la pêche au Maroc est développé et important. Le pays est le plus grand exportateur mondial de phosphates. L'augmentation de la production agricole a entraîné, entre autres, une importante érosion des sols. 14 pour cent des terres cultivées du Maroc sont irriguées, ce qui a pour conséquence un envasement fréquent. Des programmes, notamment de reforestation, sont mis en place dans la plupart des zones à préserver pour lutter contre l'érosion.

Les habitants

 

HISTOIRE

Vers 1 100 av. J.-C., les Phéniciens installèrent des comptoirs sur la côte marocaine, à Tanger et à Larache, apportant l'usage du fer et la viticulture. Des populations berbères les y avaient précédés de fort peu. Les Carthaginois succédèrent aux Phéniciens et, en 40 apr. J.-C., les Romains annexèrent la région qui allait devenir plus tard le Maroc (en arabe Maghrib al-aqsa, «le pays du soleil couchant»). Puis les Vandales chassèrent les Romains du Maghreb occidental à l'exception de Ceuta qui resta byzantine jusqu'en 709. L'expansion arabe, sous l'égide de Musa ibn Nusayr, vers 708-711, entraîna le soutien des premiers Berbères à la conquête de l'Espagne derrière Tariq ibn Ziyad en 711. Gibraltar, qui se dit en arabe Jabal al-Tariq, «la montagne de Tariq», garde encore le souvenir de ces cavaliers arabes et berbères. Les tribus berbères gagnées à l'islam, les Masmuda sédentaires du Rif et du Haut-Atlas, les Sanhadja, éleveurs de chameaux du Sahara-Occidental et les Zenata, nomades de l'Est marocain, manifestaient un esprit d'indépendance qui s'incarna dans l'hérésie kharidjite. Ils se soulevèrent en 739 et rompirent leurs liens avec l'Empire arabe des califes omeyades de Damas. À la fin du VIIIe siècle, Moulay Idris, descendant du prophète Mahomet, érigea Fès en capitale, mais la dynastie qu'il avait fondée ne résista pas aux rivalités tribales berbères et sombra dans l'anarchie politique. À dater de 1053, le dénouement de cette crise vint du Sud marocain. Les Sanhadja du désert saharien se lancèrent à la conquête du Maroc, firent des percées jusqu'à Alger, occupèrent l'Espagne et une partie de l'Afrique noire. Youssouf Ier ibn Tachfine fut le véritable créateur du Maroc. L'empire des Almoravides devait sa prospérité au contrôle des routes de l'or et au commerce des esclaves d'Afrique noire. À partir de 1125, les Berbères masmuda de l'Atlas se révoltèrent et en 1163 ‘Abd al-Mu'min, un Almohade puritain, se proclama calife, s'empara de Fès, de Marrakech, prit possession de l'Ifriqiya (ancien nom de la Tunisie et de l'Algérie orientale) et rallia l'Espagne. Le Maroc des Almohades, pétri de civilisation andalouse, fut à son apogée sous le règne de Ya'qub al-Mansur (1184-1199). Mais en 1212, les Almohades subirent une grave défaite à Las Navas de Tolosa face aux troupes de Ferdinand III de Castille. Séville tomba en 1248 et les Almohades perdirent le contrôle des routes sahariennes qui leur procuraient tant de revenus. La dissidence des Berbères marinides venus de l'est constitua le royaume de Fès, avant de s'épuiser à son tour en de vaines tentatives contre les royaumes chrétiens d'Espagne.

À nouveau, le Maghreb occidental se morcela. Les côtes marocaines étaient devenues à cette époque des jalons décisifs, car elles contournaient l'Afrique en direction des Indes. À partir de la fin du XVe siècle, les Portugais profitèrent de l'anarchie politique marocaine pour s'emparer des villes côtières : Ceuta en 1415, Tanger en 1471 puis Safi et Agadir. En 1497, les Espagnols prirent la ville de Melilla. Puis l'expansion européenne marqua un coup d'arrêt. Agadir fut reprise aux Portugais en 1541. En 1578, Ahmad al-Mansur (le Victorieux) remporta, toujours sur les Portugais, la victoire de Ksar el-Kébir et mit un frein aux ambitions turques. La dynastie des Alaouites, qui règne actuellement au Maroc, est originaire du Tafilalet, région qui contrôlait une des voies du commerce saharien. Moulay al-Rachid occupa Fès en 1666. Son frère Moulay Ismaïl (1672-1727), le plus connu des sultans marocains, tenta de moderniser le pays. Les rivalités entre les puissances coloniales, France, Espagne, Angleterre, Allemagne, ont retardé l'occupation du Maroc jusqu'au début du XXe siècle.

À la conférence d'Algésiras (avril 1906), le Maroc devint un protectorat sous contrôle international, mais l'influence de la France était décisive. Une division française occupa Casablanca, Lyautey s'empara d'Oujda en 1907 et entama la conquête du pays. En juillet 1911, après «l'incident d'Agadir» et l'envoi d'un bateau de guerre, l'Allemagne laissa le champ libre à la France en échange d'avantages au Congo et au Cameroun. La France en profita pour imposer le protectorat au sultan Moulay Hafiz, à la Convention de Fès, le 30 mars 1912. L'Espagne était dédommagée par l'octroi de zones d'influence, le Rif, dans le Nord, Tarfaya et Ifni, au sud.

Le protectorat du général Lyautey (1912-1925), puis l'administration directe qui lui succéda engendrèrent une politique coloniale très dure. Un million d'hectares de terres, soit un cinquième des terres cultivables, furent distribués ou achetés par des colons européens, essentiellement français. Cette situation provoqua des révoltes paysannes et nationalistes, dont la plus notable fut celle d'Abd el-Krim dans le Rif. Après avoir infligé une cuisante défaite à l'armée espagnole à Anoual en 1921, il ne fut battu qu'en 1926 par une coalition armée franco-espagnole. Dans le Haut-Atlas, les populations berbères résistèrent jusqu'en 1934-1935 et l'ensemble du territoire marocain ne fut définitivement pacifié qu'en 1944.

Après la crise économique mondiale de 1929, l'opposition paysanne à la domination européenne fut relayée par les élites urbaines qui animaient des mouvements nationalistes. Dès 1930, le Comité d'action marocaine s'était formé, dirigé par Allal al-Fasi, Ouazzani et Balafrej; il réclamait une réforme du protectorat garantissant la souveraineté du Maroc. En 1937, des émeutes éclatèrent à Meknès et Marrakech. La menace que faisaient peser les puissances de l'axe Rome-Berlin durant le second conflit mondial rapprocha Marocains et Français. Mais la lutte nationale reprit après le débarquement américain en novembre 1942, et fut stimulée par l'appui du président des États-Unis, Roosevelt, après 1943. En 1947, le sultan soutint publiquement le mouvement nationaliste. Les 7 et le 8 décembre 1952, la répression des manifestations nationalistes entraînait la mort de soixante-cinq personnes à Casablanca. Le sultan Muhammad ibn Yusuf fut déposé (avec l'appui du sultan de Marrakech, le Glaoui), et remplacé par son cousin Ibn Arafa. Le soulèvement du Rif, les émeutes qui ensanglantaient les villes, le revers subi à Dien Bien Phu et les débuts de l'insurrection algérienne en novembre 1954, tous ces événements contraignirent la France à rappeler Muhammad ibn Yusuf durant l'été 1955.

En 1956, le Maroc, après de courtes négociations, obtint la reconnaissance de son indépendance et l'abolition du statut international de Tanger, par la France le 2 mars, puis par l'Espagne le 7 avril. Le sultan se fit proclamer roi et régna jusqu'en février 1961 sous le nom de Mohammed V. Hassan II perpétua les traditions autoritaires de son père. En 1963, le succès des partis d'opposition aux élections législatives entraîna l'arrestation des dirigeants de l'Union nationale des forces populaires (UNFP). Son dirigeant le plus populaire, Ben Barka, s'enfuit à Paris et disparut mystérieusement en 1965, probablement assassiné. Les complots se succédèrent : celui des cadets au palais de Skirat, le 10 juillet 1971, l'attaque menée contre l'avion royal par la chasse marocaine en août 1972. L'affaire se termina par le suicide du général Oufkir, instigateur présumé. La décolonisation du Sahara espagnol permit à Hassan II de recréer, avec les partis d'opposition, l'union sacrée autour du roi. La «Marche verte» de 350 000 volontaires en novembre 1975 aboutit à l'intégration des deux tiers de ce territoire, le reste revenant à la Mauritanie. En mars 1965, puis en juin et en novembre 1981, des manifestations soulevées à la suite de difficultés économiques furent très durement réprimées.

40 pour cent des Marocains vivent toujours en dessous du seuil de pauvreté. La situation des Droits de l'Homme est la principale épine d'un régime qui se veut très occidentalisé. En 1991, la pression de l'opinion internationale entraîna la libération de l'opposant Abraham Sarfati et aboutit à la fermeture du bagne de Tazmamart qui ne comptait plus que vingt-huit rescapés.

À partir de 1976, le conflit du Sahara-Occidental devint le problème prioritaire de la politique extérieure marocaine. La guerre contre le Front Polisario (Front populaire de libération de la Saguia el-Hamza et du Rio de Oro) aboutit la même année à la proclamation d'une République arabe sahraouie démocratique (RASD). À la suite du rapprochement avec l'Algérie en 1987, le Maroc a adopté une attitude plus conciliante. Le principe d'un référendum sur l'autodétermination, sous l'égide des Nations unies (Onu), fut négocié en 1988 entre le Polisario et Hassan II. Prévu pour 1992, il fut reporté à une date ultérieure. Entretenant de multiples relations avec l'État français, le Maroc a demandé son adhésion à l'Union européenne et a soutenu les Occidentaux pendant la guerre du Golfe en 1991, en dépit d'une opinion publique nettement pro-irakienne.

 

POPULATION

Le Maroc compte 27 millions d'habitants et la croissance annuelle de la population est de 2,1 pour cent (1990-1995). Près de 13 pour cent de la population a moins de 15 ans et 4 pour cent seulement ont plus de 65 ans. La densité de population s'élève à 61 habitants au kilomètre carré et le taux d'urbanisation atteint 48,4 pour cent (1995). La plus grande ville est Casablanca avec près de 3,3 millions d'habitants, suivie de Rabat, la capitale (1,6 million). La population est à 99,5 pour cent d'origine arabe ou berbère. Les 0,5 pour cent restants comprennent un petit nombre de Harratins, Africains noirs du Sud marocain. Le Sahara-Occidental compte officiellement 206 000 habitants, pour la plupart sahraouis. Ce sont des nomades parlant arabe, vivant d'une agriculture de subsistance et d'élevage.

 

LANGUES

La langue officielle est l'arabe, et le derija est le dialecte le plus répandu. Il est fort différent de l'arabe classique du Qur'an (Coran), le texte sacré de l'islam. Le berbère est la langue maternelle de près de 35 pour cent de la population, et comprend, lui aussi, plusieurs dialectes. Le français est largement utilisé, surtout pour les affaires, l'administration et l'enseignement supérieur. On parle encore l'espagnol dans le Nord (auparavant sous domination espagnole).

 

RELIGIONS

L'islam est la religion officielle du pays; le roi est le chef politique et spirituel de la nation. La religion populaire associe des croyances ancestrales et pratiques islamistes traditionnelles. 1,1 pour cent environ de la population est chrétienne; quelques milliers de Marocains sont juifs. Le vendredi, les hommes se rendent à la mosquée.; les femmes prient habituellement chez elles. Les musulmans font leurs prières cinq fois par jour, affirment qu'Allah est divin et que Mahomet est son prophète. Ils doivent faire l'aumône, jeûner durant le mois de ramadan et se rendre au moins une fois au cours de leur existence en pèlerinage à Makkah (La Mecque), en Arabie Saoudite.

 

MENTALITÉS

La culture marocaine est profondément enracinée dans l'islam. Lorsque la chance tourne, c'est que «Dieu le veut» (Inch Allah). Dans les campagnes, plus traditionnelles, la société est dominée par les hommes, les femmes étant cantonnées aux tâches domestiques et aux travaux des champs. Cependant, il n'est pas rare qu'une femme occupe un emploi dans des villes comme Rabat ou Casablanca. Au cours des dernières décennies, la société s'est modifiée, et bon nombre de Marocains ont adapté leurs attitudes et coutumes traditionnelles pour intégrer certaines formes et valeurs occidentales. L'influence des touristes a été à ce sujet déterminante.

 

HABILLEMENT

Bien que les vêtements de style occidental soient fréquents chez les hommes comme chez les femmes, de nombreux Marocains portent encore la traditionnelle djellaba, une robe de laine, de coton ou de soie surmontée d'un capuchon. Certaines femmes s'habillent de manière traditionnelle et portent le voile, le letam. Lorsqu'ils vont à la mosquée, les musulmans se couvrent les bras et les jambes et retirent leurs chaussures.

 

Les usages

 

SALUTATIONS

On se touche le cœur après une poignée de main pour témoigner son affection et le plaisir que l'on ressent à voir quelqu'un. Les enfants des campagnes embrassent la main droite de leurs parents ou des gens âgés, en signe de respect. Les Marocains occidentalisés embrassent parfois leurs parents ou leurs amis sur la joue.

On dit Assalam oulaikoum («Que la paix soit avec vous»), Sbah al kheir («Bonjour») et Msa al kheir («Bonsoir»). On peut saluer de manière plus formelle en prononçant les mots Ahlan Wasahlan («Ravi de vous voir»). Lorsqu'on se salue entre amis, on s'enquiert longuement de la bonne santé de son interlocuteur et de celle de sa famille. Il est de bon ton de répéter à l'intention des invités des phrases enthousiastes de bienvenue. Des salutations moins expansives peuvent passer pour de l'impolitesse. En ville, il convient de saluer toute personne connue. Dans les campagnes, la plupart des gens se connaissent, et donc saluent tout le monde, hommes et femmes! On utilise toujours les titres mais les amis s'appellent par leurs prénoms. On parle parfois aux hommes âgés en leur donnant le titre d'oncle, ou hadj, qui est un titre honorifique réservé à ceux qui ont accompli le pèlerinage à Makkah (La Mecque).

 

GESTES ET ATTITUDES

On passe les objets de la main droite ou des deux mains, jamais de la gauche. Il est impoli de montrer quelqu'un du doigt. Il n'est pas convenable de croiser les jambes. Il n'est pas rare pour les hommes de se tenir par la main en public.

 

EN VISITE

Il est particulièrement important que les membres de la famille se retrouvent régulièrement. Ils peuvent ainsi se rendre visite à l'improviste. Les amis, quant à eux, préviennent de leur visite dans la mesure du possible.

L'hospitalité est essentielle au Maroc. Les hôtes mettent un point d'honneur à passer du temps avec leurs invités afin qu'ils se sentent bien. Invité à un dîner, on ne doit pas offrir de cadeaux, à moins de célébrer quelque chose de spécial. En signe d'hospitalité, on sert du lait et des dattes. Les Marocains ont tendance à s'asseoir les uns près des autres, et si la conversation se tarit, il est tout à fait normal de rester assis en silence durant un moment avant d'entamer une nouvelle discussion. On évite de manifester une admiration visible pour ce que possède son hôte, dans la mesure où celui-ci pourrait alors se sentir obligé d'offrir l'objet admiré.

 

À TABLE

On mange traditionnellement avec les doigts, en utilisant uniquement la main droite, et en puisant dans un grand plat commun du côté le plus proche de soi. Chacun se lave les mains avant et après le repas dans un bassin.

 

Les modes de vie

 

FAMILLE

La famille élargie est l'élément le plus important de la vie sociale marocaine. Elle est source de réputation et d'honorabilité, support matériel et psychologique. On se doit d'offrir une aide financière à l'un des membres de sa famille si besoin est. Les liens unissant la mère et le fils constituent la relation la plus importante. On se montre indulgent envers les enfants, mais on attend d'eux également qu'ils s'élèvent dans la société, contribuant ainsi à la prospérité familiale. Il est de règle qu'une fois adultes les enfants prennent en charge leurs parents âgés.

 

RENCONTRES ET MARIAGE

Beaucoup de mariages sont encore arrangés par les parents. Un contrat est rédigé et un anneau nuptial est offert par la famille du fiancé. Une dot, comprenant notamment des ustensiles ménagers, est donnée par la famille de la mariée. Les mariages, signifiant l'alliance de deux lignées, sont célébrés avec faste. On accorde beaucoup d'importance à la virginité de la future mariée. Le divorce, bien que réprouvé, n'est pas rare.

 

ALIMENTATION

Au Maroc, on consomme de l'agneau, du bœuf et du poulet. La cuisine traditionnelle offre des plats variés : la harira, potage épais et souvent épicé, la chorba, soupe aux pâtes, pois chiches, tomates et mouton; les kefta, bœuf ou de l'agneau haché, assaisonné et cuit sur du charbon de bois; le tajine, ragoût souvent servi avec des amandes, et le poulet au citron. Le couscous, semoule de blé dur, cuite à la vapeur, servie avec de la viande, des légumes et de la sauce piquante, et le mechoui, mouton rôti, sont des mets très prisés. Les Marocains mangent beaucoup de poisson, accomodé de différentes manières. Le thé à la menthe est la boisson nationale. Le Maroc étant un pays musulman, le porc et l'alcool sont proscrits.

 

LOISIRS

Le football est de loin le sport le plus populaire, suivi du basket-ball. Rendre visite aux amis, aller au café, flâner en ville ou aller à la plage sont les occupations favorites des Marocains.

 

VACANCES ET FÊTES

Pendant le mois de ramadan, les musulmans jeûnent du lever au coucher du soleil. Le soir, les familles mangent ensemble puis rendent visite aux proches et aux amis. Les jours fériés importants sont l'Aid al Saghir, une fête de trois jours à la fin du ramadan et l'Aid al Kebir, ou fête du Mouton, qui conclut le pèlerinage à La Mecque, le jour du Trône en l'honneur du roi et de la famille royale, et Mouloud, célébrant la naissance de Mahomet. À cela s'ajoutent de nombreux Moussem, festivités religieuses, tout au long de l'année et partout dans le pays. Les jours fériés officiels comptent le jour de l'An (1er janvier), le jour de la Jeunesse (9 juillet), le jour de la Marche verte (6 novembre) et le jour de l'Indépendance (18 novembre).

 

COMMERCES ET SERVICES

Au Maroc, les magasins sont ouverts de 9 heures à midi et de 14 heures 30 à 19 heures. Ils sont fermés soit le vendredi, soit le samedi, et toujours le dimanche. Les banques sont ouvertes du lundi au vendredi de 8 heures 30 à 11 heures 30 et de 14 heures 30 à 16 heures; les horaires peuvent être légèrement différents l'été (8 heures-11 heures 30 et 15 heures-17 heures) et pendant le mois du ramadan (9 heures 30-14 heures).

 

La société

 

GOUVERNEMENT

Le Maroc est une monarchie constitutionnelle, mais le roi Hassan II détient les pouvoirs d'un chef de l'État. Le roi nomme un Premier ministre et les autres ministres pour former le gouvernement; il demeure l'autorité exécutive suprême. Les 306 membres de la Chambre des représentants, qui constituent le pouvoir législatif, sont élus en partie au suffrage direct, en partie au suffrage indirect. L'âge du vote est fixé à 21 ans.

 

ÉCONOMIE

L'agriculture occupe toujours près de 35 pour cent de la population active mais représente seulement 16,8 pour cent du produit intérieur brut (PIB). Le blé, l'orge et les fèves sont cultivés pour la consommation intérieure, les agrumes, l'huile d'olive, le vin, les figues et les dattes sont destinés à l'exportation. La production agricole représente 19 pour cent de la valeur totale des exportations. Le Maroc possède le troisième gisement de phosphates du monde, mais un marché stagnant et des prix mondiaux à la baisse ont réduit le volume à l'exportation de cette ancienne manne. La part de l'industrie dans le PIB est d'environ 28 pour cent (1991). Les biens de consommation et les produits semi-finis représentent aujourd'hui la moitié des revenus d'exportation. La part des services dans le PIB est d'environ 47 pour cent (1991); le tourisme occupe la première place. Près de 15 pour cent de la population active travaille à l'étranger, principalement dans les pays d'Europe occidentale comme la Belgique et la France, et l'argent que ces travailleurs envoient au Maroc aide à compenser l'énorme dette étrangère du pays. Dans un effort pour stimuler la croissance économique du pays, le gouvernement privatise plus d'une centaine d'entreprises publiques et soutient les réformes économiques. Le PIB est estimé à 31,50 milliards de dollars et le PIB par habitant à 3 730 dollars. La croissance annuelle est estimée à 3,3 pour cent (1990-1995). La monnaie actuelle est le dirham.

 

TRANSPORTS ET COMMUNICATIONS

Des routes relient les villes principales et permettent d'accéder à la majeure partie du reste du pays. On trouve des autobus publics et des taxis interurbains partout. À la campagne, on se déplace habituellement à pied, à vélo ou à moto. Un réseau ferroviaire relie les villes principales du Nord. Il y a vingt-neuf aéroports. Le gouvernement fournit un service de base pour le télégraphe, le téléphone et la poste dans tout le pays. Il y a deux chaînes de télévision; la chaîne publique émet sur tout le territoire, alors que la chaîne privée dessert les grandes villes. Deux chaînes de radio nationales et huit chaînes régionales émettent également sur tout le territoire.

 

ÉDUCATION

Depuis les années quatre-vingt, le gouvernement a consacré d'énormes ressources à l'amélioration du système éducatif du pays. Le taux d'alphabétisation des adultes qui atteint 44 pour cent (1995), a augmenté de 14 pour cent en dix ans. Le taux d'alphabétisation parmi les jeunes de 15 à 19 ans est encore plus élevé, reflétant les efforts du gouvernement pour construire des écoles et former des enseignants. Toutefois, moins de deux tiers des enfants en âge d'être scolarisés fréquentent l'école. Les filles et les enfants de la campagne sont probablement moins nombreux à l'école que les garçons et les citadins. Parmi les élèves qui ont achevé l'école primaire, 60 pour cent environ poursuivent à l'école secondaire. L'éducation préscolaire se focalise sur l'éducation religieuse et civique. L'enseignement primaire et secondaire s'inspire largement du système français et est dispensé en arabe. Le Maroc compte treize universités.

 

SANTÉ

Il n'existe pas de système de sécurité sociale national. Dans les villes, hôpitaux et médecins ne peuvent satisfaire tous les besoins de la population. Quant aux infrastructures médicales dans les campagnes, elles sont d'autant plus limitées. Le taux de mortalité infantile est de 82 pour mille (1990) tandis que l'espérance de vie moyenne est de 63 ans (1995).